Article paru dans le midi libre
Le Woofing sème la tendance
ÉCOTOURISME
Frank, un ancien photographe originaire d’Allemagne, Pauline et les deux Luc ont succombé à ce mode de vie alternatif basé sur l’échange des cultures./ Photo DDM.
Le bonheur est dans le pré ? Il se pourrait si l’on en croit les pratiquants du Woofing, un concept alliant participation à la communauté contre participation libre aux frais. Rencontres.
Le principe est simple : contre quelques heures de labeur par jour (du jardinage à la rénovation, en passant par les tâches quotidiennes), une personne se voit offrir nourriture et logement gratuit. La notion d’échange n’est pas qu’économique. Au contraire, l’objectif de la pratique réside avant tout dans l’échange culturel. Tendance dans les pays Anglo-Saxons, le phénomène se développe aussi en France. Et l’Aveyron ne déroge pas à la règle avec 10 hôtes participant à ce mode de partage international.
C’est le cas du Hameau des Trois Sources, gîte préservé au cœur de la forêt, à quelques encablures du village de Coupiac. Raphaël et Odile Van de Par, à la base du projet de rénovation du site, ont débuté l’aventure il y a plus de six mois et ont reçu en majorité des Français et des Allemands « volontaires ». Ainsi, à l’heure du déjeuner, c’est Frank, un woofer allemand, qui effectue le service. « J’ai longtemps vécu à la campagne avant de rejoindre une ferme biologique en Italie. Je suis tombé sur le projet du Hameau dans un journal. J’ai regardé sur internet et cela correspondait à la philosophie alors j’ai voulu tenter l’expérience », relate le Munichois qui apprend le Français. La sauce a visiblement pris puisque prévu au départ pour sept jours, Frank entame sa troisième semaine au sein du Hameau. « Si on connaît souvent la date d’arrivée, on n’a jamais celle du départ », confirme tout sourire l’hôte aveyronnais qui parle cinq langues.
« Ce sont un peu les troubadours des temps modernes : ils colportent les expériences et les échanges de savoir, toutes générations confondues », relève Odile.
Frank en apprend un peu plus tous les jours, supervisé par un artisan du lieu. « Il donne beaucoup de sa personne. Ce n’est pas toujours le cas, certains woofeurs se sont montrés tire-au-flanc, même si ce n’est pas la majorité. Déjà, car il n’existe aucune obligation en terme d’horaires de travail. On exige juste un minimum de participation à la vie commune », précise Raphaël. C’est aussi le risque du concept. Seul un échange téléphonique précède la rencontre réelle. Difficile donc de déterminer la motivation de chacun.